Le début de notre Congrégation – Sœurs Servantes du Sacré-Cœur de Jésus – s’inscrit dans l’histoire de la Pologne de la fin du XIXème siècle. Le pays, partagé entre la Russie, l’Autriche et la Prusse, était dans une situation extrêmement difficile, marqué par la misère du peuple et de nombreuses répressions. Cracovie, la ville principale du sud de la Pologne, a connu à cette époque l’arrivée, par vagues successives, de jeunes filles venues de la campagne pour y trouver un bon emploi (comme aide domestique ou ouvrière) en espérant sortir de la pauvreté. Or, seules dans une grande ville, n’ayant aucune expérience professionnelle, elles se sont très souvent retrouvées dans une situation encore plus précaire.
Dans ces circonstances, l’abbé Joseph Sébastien Pelczar, à l’époque professeur à l’Université Jagellon, a discerné une claire indication de la volonté de Dieu. Sensible aux besoins du prochain et soucieux du sort des jeunes femmes, avec la coopération de la Bienheureuse Mère Klara Szczesna, a fondé à Cracovie, le 15 avril 1894, la Congrégation des Sœurs Servantes du Sacré-Cœur de Jésus.
Le charisme de notre Congrégation est la contemplation du mystère du Sacré-Cœur de Jésus, la glorification d’un seul Dieu dans la Sainte Trinité et la propagation de la Civilisation de l’Amour du Sacré-Cœur dans la vie de tous les jours.
Notre Congrégation s’enracine dans la spiritualité de Saint François d’Assise. Elle veut faire rayonner l’amour du Cœur de Jésus par la prière et l’adoration, dans la simplicité de vie et dans la joie. En se liant au Christ, par des vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, les sœurs vivent l’Evangile et associent la contemplation au service des personnes les plus vulnérables et en situation de précarité morale ou matérielle.
« L’amour du Christ nous presse, cet amour ne nous permet pas de rester indifférent. Il nous presse d’aller dans toutes les nations pour y annoncer le Royaume de Dieu », nous a dit notre Saint fondateur, Joseph Sébastien Pelczar.
Aujourd’hui, cette mission, les sœurs la réalisent tant en Pologne que dans d’autres pays : France, Italie, Etats-Unis, Bolivie, Ukraine, Jamaïque, Argentine.
C’est en 1905 que les fondateurs envoient les premières sœurs en France. Actuellement la Province française, placée sous la protection de Sainte Marguerite-Marie Alacoque, s’efforce de servir le Christ en accueillant particulièrement des jeunes filles en détresse morale et matérielle, en visitant les pauvres et les malades, en enseignant la catéchèse et la vie chrétienne auprès des enfants et des jeunes.
« La charité naît dans le cœur, elle s’exprime par la parole, mais se vit de l’action »
(Saint Joseph Sébastien Pelczar)
Mais qui était Saint Joseph Sébastien Pelczar ?
« Voici l’homme qui ne disait pas seulement « Seigneur, Seigneur »
mais qui accomplissait la volonté du Père »
C’est en ces termes que Jean-Paul II décrivait Joseph Sébastien Pelczar (1842-1924), fondateur de la congrégation des Servantes du Sacré-Cœur de Jésus, qu’il canonisa, à Rome, en 2003.
Cet homme de Dieu exceptionnel fut nommé en 1899 évêque de son diocèse natal, Przemysl, au sud-est de la Pologne. En dépit des charges importantes de son ministère de prêtre puis d’évêque, du temps consacré à l’enseignement et à l’écriture d’ouvrage ascétiques majeur, il fut toute sa vie un homme de prière d’une grande sensibilité mais également un homme d’action, engagé auprès des plus miséreux et des plus délaissés.
Saint Joseph Sébastien Pelczar marqua son époque et nous laisse un message audacieux d’espérance, de charité et d’amour.
Le fondateur d’une nouvelle famille religieuse
En 1891, à l’occasion du centième anniversaire de la Constitution du 3 mai 1791, évènement important dans l’histoire de la Pologne, l’abbé Joseph Sébastien Pelczar, professeur à l’université Jagellon, émit le projet de créer à Cracovie, la Confrérie de Marie-Reine de la couronne de Pologne, pour pouvoir mettre en œuvre les vœux qu’avait formulés le roi de Pologne, Jean II Casimir (en particulier, celui de consacrer la Pologne à la Vierge Marie) et travailler dans le domaine social. Cette confrérie vit le jour le 3 mai 1891. Parmi ses tâches à caractère religieux, social et caritatif, elle se donna comme objectif d’assister la jeunesse ouvrière, notamment les apprentis et les servantes. Elle fonda, à Cracovie, l’Union des Apprentis et créa un refuge pour les servantes, « afin que celles qui sont momentanément sans travail, ou se trouve affaiblies par la maladie, trouve là un logement gratuit, un soutien moral et une formation tant théorique que pratique ». Les cours étaient assurés par les dames de la confrérie, la surveillance directe revenait à une maîtresse de maison.
« Etant donné que la maitresse de maison, responsable de ce refuge, ne répondait pas à toutes les exigences, je me persuadai – lit-on dans l’Autobiographie du saint – que le mieux serait de fonder, à Cracovie, une congrégation religieuse qui prendrait soin des servantes et soignerait les malades à domicile, car jusque-là ce genre de travail n’était pas assumé par les religieuses. »
C’est alors que l’abbé Pelczar, déjà en relation avec quelques candidates et encouragé par le cardinal Albin Dunajewski, fonda, le 15 avril 1894, la Congrégation des Servantes du Sacré-Cœur.
(Extrait de Saint Joseph Sébastien PELCZAR – Portrait d’une vie
UN CŒUR OUVERT A DIEU ET AUX HOMMES par Sœur Karolina Kasperkiewicz)
C’est en 1905 que les fondateurs envoient les premières sœurs en France. Actuellement la Province Française placée sous la protection de Sainte Marguerite-Marie Alacoque, s’efforce de servir le Christ en accueillant des jeunes filles en détresse morale et matérielle, en visitant les pauvres et les malades, en enseignant la catéchèse et la vie chrétienne auprès des enfants et des jeunes.
