Un nouvel autel pour la collégiale Saint Hildevert (II)

 

La place et l’importance de l’autel dans l’Eglise.

 

Dans la tradition de l’Eglise, l’autel est présenté et honoré à la fois comme le lieu du sacrifice – où se perpétue l’offrande de Jésus à son Père pour le salut de tous les hommes – et la table eucharistique où l’on célèbre le « Repas du Seigneur ».

Sur l’autel de la croix Jésus s’est livré en sacrifice, il a librement donné sa vie par amour afin de réconcilier toute l’humanité avec Dieu. A chaque fois que l’on célèbre la messe, c’est ce don qui se renouvelle pour tous et dont l’Eglise fait mémoire. Les Pères de l’Eglise ont affirmé que le Christ a été à la fois la victime, « l’Agneau immolé », le prêtre qui accomplit l’offrande en intercédant pour ses frères humains, et l’autel de son propre sacrifice.

L’autel est donc la table du sacrifice et du repas pascal où le Christ nous fait passer à la vie nouvelle. Le prêtre, tenant la place du Christ, accomplit ce que le Seigneur a fait et transmis à ses disciples pour qu’ils le célèbrent en mémoire de Lui. « Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain » ( 1Cor.10,16-17 ).

Le mémorial du Christ – la mémoire de sa mort et de sa résurrection – peut être célébré en tout lieu. On peut célébrer la messe dans une église, mais aussi bien sur la table d’une maison familiale ou bien en plein air au milieu de la nature ( par exemple au cours d’un camp avec des jeunes ou bien d’un pèlerinage ). Cependant, quand on célèbre dans une église, il est conforme au mystère eucharistique que l’on érige un autel stable (traditionnellement en pierre ) pour célébrer la Cène du Seigneur. Cela s’est pratiqué depuis l’antiquité. Dans toutes les églises, l’autel est donc le « centre de l’action de grâce » autour duquel s’organisent les autres rites liturgiques de l’Eglise. Dans l’enseignement de l’Eglise, il est comme un symbole du Christ lui-même : « l’autel, c’est le Christ ! »

Dans les lieux où l’on honore un(e)  saint(e) martyr(e)  – une personne qui a témoigné jusqu’au sang de sa foi au Christ – ses reliques sont traditionnellement déposées sous l’autel. « J’ai vu sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été immolés à cause de la parole de Dieu et du témoignage qu’ils avaient porté » ( Apocalypse 6,9 ). Dans notre collégiale sont déposées et honorées les reliques d’un saint évêque, Saint Hildevert, qui n’a pas subi le martyr mais qui a été témoin du Christ dans sa vie de manière telle qu’il a été proclamé « saint » par l’Eglise. Ses reliques sont actuellement proposées à la vénération des fidèles dans la chapelle qui lui est consacrée auprès de la sacristie.

En ce qui concerne la célébration de l’eucharistie, selon les nouvelles dispositions liturgiques prises suite au Concile Vatican II, il est demandé que  l’autel soit séparé du mur afin que le prêtre puisse facilement en faire le tour et célébrer face au peuple. « On lui donnera l’emplacement qui en fera vraiment le centre où convergera spontanément l’attention de toute l’assemblée des fidèles » (Présentation générale du Missel Romain ).

En vertu de sa nature même l’autel est consacré à Dieu seul, car le sacrifice eucharistique est offert à Dieu seul. C’est pourquoi il est de coutume de consacrer l’autel avant d’y célébrer l’eucharistie. C’est à l’évêque du lieu qu’il revient de consacrer le nouvel autel. Celui-ci célèbre à cette occasion la messe « pour la dédicace d’un autel ».

C’est le dimanche 16 avril que notre archevêque, Mgr Dominique Lebrun, viendra consacrer l’autel de la collégiale St Hildevert lors de la messe dominicale de 10h30.

 

Futur autel, en pierre, pour la collégiale Saint Hildevert