Voici le texte du cardinal Danneels sur Halloween cité par Michèle Clavier lors du webinaire du 30 septembre « Comment célébrer la Toussaint et prier pour les défunts? » (à voir en replay).
De la Toussaint à Halloween
Chaque année, peu après le début de l’automne, l’Église célèbre la Toussaint et les fidèles défunts. Au moment où tombent les feuilles et où, au travers des arbres, le regard porte plus loin, nous tournons les yeux vers un monde au-delà de l’horizon : le monde invisible de Dieu, de ses saints et de ceux qui nous ont quittés pour rentrer à la maison.
À la même époque, il y a Halloween. Des enfants sortent portant un masque, et partout brillent les chandelles des citrouilles. Ces dernières années, c’est devenu une mode : allons-y donc d’un frisson !
Il est frappant de constater comment, insensiblement, se produit dans notre société un glissement du réel au fantasme. Noël devient le Père Noël, Pâques apporte le lièvre de Pâques, et le mercredi des cendres le carnaval.
Qu’est-ce que cela veut dire ? En soi, ce n’est évidemment pas une catastrophe. Qu’y a-t-il de mal à déambuler avec des citrouilles, à s’asseoir sur les genoux du Père Noël ou à faire un peu le fou à l’apparition du printemps ? Cela devient plus ennuyeux quand on voit ce qu’on a perdu. À défaut d’un monde invisible, authentique, réel, nous nous contentons d’un monde invisible imaginaire, que nous avons-nous-même conçu. La consolation qui venait d’ailleurs -de Dieu-, et qui était vraie, elle, nous la puisons maintenant en nous : une auto-consolation.
La grande différence, c’est que le monde invisible de Dieu et de ses saints est la réalité, tandis que celui d’Halloween ne l’est pas. Que nous avons des frères et sœurs qui se tiennent autour du trône de l’Agneau, qui vivent dans le monde de Dieu, plus réel que le nôtre. Que la consolation que Dieu nous apporte dépasse infiniment celle de fictions, de récits fantastiques ou d’ombres chinoises.